Ce soir
Le monde est vieux
Et je m’ennuie
(Anne Hébert)
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L’ennui/l’envie. N’est-ce pas que ces deux mots marchent main dans la main, d’un pas soit lent et laborieux, le menton penché vers des ruminations, soit rigide et anxieux, à la recherche du toujours neuf, toujours jeune, toujours excitant?
Parce qu’il y a l’envie, il y a forcément l’ennui qui vient frapper à la porte, voire percer dans le mur à côté de sa chambre et couper l’eau chaude en plus. Et avec l’ennui vient l’envie d’être ailleurs (même tout en restant ici), d’être surprise par la vie, d’attirer quelque chose, peu importe quoi – oui, l’envie peut être désespérée.
Je suis lucide, et je choisis de vivre tout.