[…] si elle voit, elle sait, chassée par le pouvoir des autres, soupçonnée de pouvoir davantage qu’elle-même, de pouvoir le rebond du monde, de pouvoir le mouvement des astres, le guider, le trembler, de son doigt levé doucement vers le ciel.
(Christine Guinard, dans Exit numéro 86)
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Je n’ai besoin de rien faire, sauf capter et suivre. Lever doucement vers le ciel un doigt et l’accrocher au fil d’un rayon de soleil. Puis glisser, pincer, faire de la musique avec ce que je trouve… ou plutôt avec ce qui se trouve.
Quand je me surprends à penser que mes élans m’écartèlent dans trop de directions, je me rappelle la forme que je suis en train de prendre : celle d’une étoile. Et alors je me soupçonne de pouvoir davantage que moi-même. Parce que les étoiles touchent tout le monde. Surtout les autres étoiles, avec lesquelles elles tracent des dessins qu’elles ne pourraient voir que si elles étaient loin.