13 juillet 2017

[…] toucher terre un matin où la tasse se réchauffe, liqueur pleine de murmures, saveur en volutes, sans un mot – de langue universelle, je suppose.

(Charles Sagalane, « Feng Huang Gou Tou », 47Atelier des saveurs)

 

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C’est un matin où j’ai envie de toucher terre tout en sachant que j’y touche déjà, à cette terre rouge et rocailleuse qui emmagasine la chaleur du ciel et des humains. Toucher terre les mains autour d’une tasse de thé fumant alors que la brise traverse l’appartement, refroidie par le béton, et soulève les arômes au passage. Toucher terre de tout mon long sur mon lit, suivant mon train de rêves comme le bus longe la fraiche Neretva. Toucher terre et compter les bleus et piqures de moustique qui parsèment le voyage (sur mon corps).

Je ferme les yeux une seconde et je sens mes pieds sur cette terre, ce pays, na ovoj zemlji, même s’il reste tant de montagnes, de vins et d’être humains à explorer.