[…] toucher terre un matin où la tasse se réchauffe, liqueur pleine de murmures, saveur en volutes, sans un mot – de langue universelle, je suppose.
(Charles Sagalane, « Feng Huang Gou Tou », 47Atelier des saveurs)
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Ma tasse est pleine de thé noir (Mi Xiang Hong Cha), de langues plus si étrangères, de discussions riches même là où les mots manquent. Il fait plus frais depuis hier, et nos saveurs individuelles créent des volutes sous la pluie – est-ce ainsi que se forment les arcs-en-ciel?
Parfois j’aimerais toucher terre ou toucher matelas, une journée ou deux, le temps de regarder l’infusion se faire, de sentir les vents de changements. Mais alors je me rappelle que j’aime aussi être portée; et que je les observe ou non, les couleurs foncent et les textures s’épaississent. Alors dans ma bouche entre un gout de langue universelle, comme un baiser attendu, sans un mot.