si
nous avons un âge
que ce soit passager
celui
de bondir
(Charles Sagalane, « Clos de la Madeleine », 47atelier des saveurs)
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Mon visage commence à prendre les traits de l’âge, ceux de tous les voyages que j’ai faits jusqu’à maintenant. Chaque pas imprime un rire imprime une ride, chaque coucher de soleil pèse doucement sur ma poitrine et enveloppe le rouge de ma cicatrice.
J’aime vieillir. J’aime aussi fréquenter des gens de tous âges, ceux qui n’ont pas d’âge, surtout. Chaque matin je me réveille dans l’abondance du vide intérieur, et je me lance dans la journée de toutes mes jambes marquées : grises tatouage délavé, bleues coups invisibles de la vie, brunes gorgées de soleil.
J’avance et comme j’ai appris mes capitales, j’apprends maintenant les chemins qui y mènent.