n’attends pas
de miracle
construis
ton cahier
(Simon Poirier, Particules mélancoliques)
***
J’ai attendu un miracle : il s’est produit. Il se produit, plutôt, dans le même mouvement circulaire que l’eau de la fontaine. Ce mouvement, vu de près lorsque je prends la peine d’observer ce que je photographie, m’apparait d’abord comme celui de la construction/destruction : une goutte écrase, annihile une autre…
Reculer aide toujours. Ainsi je m’aperçois que le niveau de l’eau demeure le même : les gouttes d’eau restent, et les miracles qu’elles contiennent éclatent, se mélangent aux autres. Reculer permet aussi d’appréhender le miracle qu’est la fontaine en entier, avec les mirages que produit le soleil contre ses murs d’eau…
Mon cahier se construit, trempé.