19 aout 2017

[…] et tu t’exerces maintenant à penser non pour rapiécer ton cœur, tu penses non, tu cries non.

(Louise Dupré)

 

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Depuis ma dernière chirurgie cardiaque, j’apprends à me dire non. À dire non à l’enfant à l’intérieur de moi qui crie ses peurs irraisonnées jusqu’à en faire vibrer mes côtes, mes épaules, mon bas-ventre. À dire non aux autres, oui (!), mais surtout à moi quand j’entre de plain-pied dans une répétition du passé.

Non, le passé ne convient plus à mon cœur rapiécé. Il se tient droit, je bats droit en ouvrant les bras aux éléments mais en n’ouvrant mes jambes qu’au sol digne. Je prends la lumière pour modèle, celle qui dit non à vingt-trois heures chaque soir, pour que l’enfant puisse enfin être bercé par le sommeil.