Les avions sont-ils faits pour rentrer ou s’en aller?
(Mélodie Vachon Boucher)
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On me demande souvent dans quelle ville j’habite. Je dis alors que je ne vis nulle part, pour ne pas dire à plusieurs endroits. Je vis dans le cliché de mes réponses, dans un bâtiment aux ornements en chute libre, aux fleurs couleur émotions, aux colocations spontanées – je vis aussi dans le déni, parfois, autant que dans le moment, qu’il soit grand ou petit.
Et dans les avions, ces zones internationales volantes, je peux être celle que je veux, ne pas toucher terre parce que je rentre ou parce que je m’en vais. Si je pose les mains sur ma ceinture de sécurité, je me rappelle que ce bâtiment au délabrement soigné se trouve juste sous mes paumes. C’est là que je vis.