[…] et tu t’exerces maintenant à penser non pour rapiécer ton cœur, tu penses non, tu cries non.
(Louise Dupré)
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Je m’exerce maintenant à dire non avec équilibre : lorsque je ferme la porte d’en arrière, je ferme aussi celle d’en avant, question de garder mon air. Si j’ouvre une porte, c’est pareil – je peux très bien crier non dans l’ouverture, dans les ouvertures, faire vibrer l’air qui tient debout les chambranles, tout ce qui chambranle.
Ainsi dis-je non à tous mes excès, de peur comme de confiance, de lenteur comme de fébrilité, de passé comme d’avenir. Je crie non à la panique qui s’empare de moi quand je deviens d’une seule couleur, d’une seule émotion; et l’écho de mon cri, qui entre par la cour arrière, est un non au déni.