19 septembre 2017

But what good are roots if you can’t take them with you?

(Gertrude Stein)

 

À quoi servent les racines si on ne peut pas les apporter avec soi?

(trad. libre et un peu pourrie)

 

***

 

Chaque fois que je lave mes jeans fendus aux genoux, de petits entrelacs de fils blancs se forment aux commissures des trous, de sorte que si je ne fais pas gaffe, je promène un paquet de racines portatives. Oui, elles ont été arrachées d’un pays producteur de fibre pour être maniées dans un pays d’usines tournantes et être relâchées dans un pays d’ennui, sur les hanches d’une baladeuse.

Je taille les bouts qui dépassent pour me garder béante devant le paysage, les aliments, les gens, pour laisser ma peau aspirer l’air changeant. Mais je me réjouis tout de même, après chaque brassée, de voir que mes racines ont repoussé.

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