[…] toucher terre un matin où la tasse se réchauffe, liqueur pleine de murmures, saveur en volutes, sans un mot – de langue universelle, je suppose.
(Charles Sagalane, « Feng Huang Gou Tou », 47atelier des saveurs)
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Je touche terre enfin, un soir et non un matin, en fait je touche la baie du bout du doigt comme les montagnes noires posent leurs paumes contre le mou des nuages. C’est ce soir que la tasse d’Ao Hôji réchauffe nos langues universelles, et soudain le Monténégro me rappelle le Japon et ses senchas d’accueil, ses heures en volutes sur l’eau, ses ressentis en bloc, sans un mot : je flotte ici en rêve… Respirer profondément l’air marin me fait intégrer la réalité lumière par lumière, firefish by firefish, mais je n’arrive pas au fond.
Il faudra boire une autre tasse, je suppose.