on ne change jamais de place
le monde ressemble à une main qui s’ouvre
cet écart tout à coup
(François Charron, La beauté des visages ne pèse pas sur la terre)
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Aujourd’hui est une journée où j’ouvre la main droite et je laisse l’oiseau retourner à son monde, celui de la vraie ville, tandis que ma main gauche cuit au soleil du cinquième étage, les doigts détendus en étoile, certaine que dans son rayon, tout ce qui n’est pas parfait est au fond parfait.
Cet écart tout à coup entre deux personnes qui déjeunaient paume sur main; entre un hôtel et un salon où on se refait un nid; entre ce qu’on présumait de la vie d’une personne et ce qu’on apprend. Cet écart tout à coup entre le cœur qu’on avait il y a un an et celui qui vit aujourd’hui, cet écart s’appelle battement.