[…] toucher terre un matin où la tasse se réchauffe, liqueur pleine de murmures, saveur en volutes, sans un mot – de langue universelle, je suppose.
(Charles Sagalane, « Feng Huang Gou Tou », 47atelier des saveurs)
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Je pense que je me répète (dans les images). Inévitable : après tout, je me répète dans les villes aussi, dans les citations, dans les rengaines qui défilent dans ma tête, forcément. Les thés aussi se répètent, turski čaj ou türk çayı, et c’est chaque fois la même langue universelle qui joue, une série de murmures sans un mot, comme ma bouche suspendue au-dessus de la mer de Marmara la nuit, et toutes ces lumières orange qui filtrent à travers le verre évasé…
Je touche terre et l’eau remonte du sol à mes yeux, je me retrouve un matin dans la même ville que la veille, celle qui réchauffe, et c’est bon… – font mes lèvres après le thé.