[…] tu as dit : « On est seul. » J’ai répondu : « C’est vrai, mais parfois on croit qu’on ne l’est pas. »
(Christine Angot, Un amour impossible)
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On est seul avec nos pièges à souris intérieurs, on est seul avec nos pincements d’organes en coins de page. Une symphonie de Chostakovitch en forme de mots – mots de l’inquiétude, mots du rassurement, en alternance ou en chevauchement.
Ce sont ces moments de coïncidence qui nous font croire qu’on n’est pas seul : lorsque nous sommes dans la même ville qu’un homme et que nos arêtes s’alignent; lorsqu’un.e lecteur.trice cherche notre nom à travers tout un salon; lorsque notre tête pose ses élancements contre une couverture amie, cheek, forehead, shoulder to the floor*.
* Anne Sexton, « The Wedding Night », dans Live or Die (1966).