Me tenant comme je fais, un pied en un pays, et l’autre en un autre, je trouve ma condition très heureuse, en ce qu’elle est libre.
(René Descartes, Lettre à Christine de Suède, juillet 1648)
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Sortir d’un entretien sur İstiklal, Indépendance, le manteau ouvert sur de nouvelles possibilités, dont le vent et les effluves de marrons brulants. M’agenouiller et acheter un paysage crayonné par une voyageuse biélorusse devant l’ambassade de France. Découvrir en bouquinant que Martine s’appelle ici Ayşegül, et regretter soudainement de n’avoir pas pris en photo la recette de gül çayı vue sur l’écran du métro.
J’ai envie de m’acheter une rose sur Taksim pour me féliciter d’être ici. D’être en vie, mouvementée et indépendante. D’avoir déjà les deux pieds ici, parfois sur terre… parfois sur un plancher d’otobüs.