24 novembre 2017

[…] il avait fallu qu’elle apprenne une autre langue pour connaître la sienne, aussi se demandait-elle si cet autre cœur lui permettrait de se connaître encore : je te fais de la place, mon cœur, je crée de l’espace pour toi.

(Maylis de Kerangal, Réparer les vivants)

***

Les étoiles ne disparaitront pas, entends-je alors que c’est la plus proche d’entre elles qui éclaire tout İstanbul, coupe sa brume au couteau. Les étoiles se ramasseront ce soir au fond de mon verre de Narince, sèches ou demi-sèches…

J’ai peut-être changé de cœur comme je vais changer de langue, polako, yavaş yavaş, mais l’espace autour est le même depuis mes huit mois : un cicatriciel serré comme un poing dans un étui de velours. Après tout, ces adhérences au centre de moi me rendent plus solide, debout dans le même otobüs en mouvement qu’hier.

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s