Je ne prends rien, j’efface tout.
(Michaël Trahan, La raison des fleurs)
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Je rentre déjà bientôt et je ne sais pas quoi prendre d’ici. Des écharpes couleur Bosphore impossible? Des feuilles de thé de Rize rouges et déchirées? Des voyelles toujours mal répétées, ı ı ı dans un demi-sourire incompris?
Mon avenir avance dans toutes les directions à la fois tel un otobüs coincé dans le trafik. Chaque pas se fait aux dépens d’un autre, l’efface; comme une sieste sucrée annule le temps, je ne prends rien de lui, les yeux dans le flou d’un Noel perdu d’avance.