la sale rondeur du temps
(François Rioux, L’empire familier)
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Le temps a les courbes de mon verre à thé. J’y glisse dessus comme ma main sur le dos d’un chat, la pluie le long d’une vitre d’autobus : tout ce qui se courbe doucement n’est pas propre, surtout une fois que j’y ai posé les doigts plusieurs fois.
Je ne vois plus rien, mais je n’ai pas le choix de continuer à toucher, à prendre, à rapprocher de mon nez, de ma bouche. Je continue, parce que je sais que tout recommence. Et c’est la seule chose que je sais.