23 février 2018

Mais c’est quoi, la sagesse? Être raisonnable? Rester prudemment à la maison en attendant qu’il soit neuf heures et demie? Ou au contraire sortir, aller danser, se sentir libre, faisant confiance à la vie comme elle vient? Ne pas avoir peur, peur du lendemain, peur de tomber malade, peur de rester seule […]

(Brina Svit, « La deuxième révolution de Saturne », Nouvelles définitions de l’amour)

 

***

 

Cette peur qui me serre devant toute journée, qu’elle soit vide ou pleine. Devant une nuit aussi, même si les nuits où on dort s’évanouissent dans l’oubli une après l’autre*. Je ressens souvent ce besoin, ce devoir même de me créer une vie mémorable – mais si je continue à la remplir ainsi, quel espace aurai-je pour me la remémorer?

Je sais pourtant que la vie est kolaj, et que le souper entre ami.e.s peuplé d’anecdotes a autant de valeur que les anecdotes elles-mêmes; qu’il les perpétue, même, en les faisant monter de couche dans ce temps sédimentaire que nous comprenons peu. Et leur trace demeure, profonde et muable, pendant que tu me cherches des yeux, et qu’il ne te suffit que de regarder en dedans.

 

 

* Phrase tirée de la même nouvelle.

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