Suppose que tu n’existes pas, et sois libre.
(Omar Khayyam)
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C’est mon mantra de ce matin alors que mon otobüs éclabousse au passage l’arrêt Ömer Hayyam. Supposer que je n’existe pas pour cesser de me sentir si importante, racine de ma culpabilisation perpétuelle. Car c’est en m’oubliant ainsi hier, derrière une rangée de bouteilles turques et de leurs notes fruitées et cuirées, que j’ai pu devenir moi aussi liquide, stable, déposée…
libre. Je ne saurai jamais ce que signifie ce mot si je n’essaie pas de l’être. D’incarner quelque chose entre la liqueur et la lie, comme des feuilles dans un verre. Tout, tout pour ne plus être le verre.