[…] I was deep in your world which in its settings, webs and cadences was also mine but made by you, enchanting.
(Leila Aboulela, “Pages of Fruit”, in Freeman’s on Home)
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Ce n’est pas parce que le monde a été fait par quelqu’un.e d’autre qu’il ne peut pas être aussi mien. Les clins d’œil de sœurs apparaissent au détour d’un simple achat de pain, d’une simple envie de boire du thé, pour me rappeler que je construis aussi ce monde, par ma simple présence dedans.
Je suis mes pas et je me demande qui les enchante ainsi. Chaque décision que je prends – et la vie, même si elle n’a pas été choisie, n’est finalement qu’une succession de choix – m’apporte une sürpriz, un évènement, en un échange dont j’ignore les conséquences sur l’autre. Peut-être ma grand-mère a-t-elle éclat[é] de rires* en voyant son plat sali par le sucre cuit ou cette croix autour d’un cou.