sur le trottoir
le beau
appelle
demain
(Hélène Frédérick, « signe », dans plans sauvages)
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Je connais les histoires qui ne durent qu’une journée, celles qu’on sue la nuit et qui n’ont plus de couleurs ni de relief le lendemain. Je connais aussi celles qui s’éternisent et qui s’interrompent sous une chape de brouillard – un long blanc entre deux rondes, une journée sans vapur.
La vie est un trottoir où seule marche l’improvisation : je mets un problème par ici, une faille par là, je jette un mégot qu’un homme balaiera la nuit, et tout recommencera dans le désordre, ou plutôt dans un ordre dont demain décidera. Le beau appelle, il n’attend pas, ne t’inquiète pas.