Quand s’enflamme la voyageuse
aux figures imaginaires
une histoire simple
devient une épopée
(Claudine Bertrand, Tomber du ciel)
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Ça prend beaucoup de fotoğraf avant que les choses deviennent simples. Beaucoup d’insistant.e.s avant de comprendre que la pression interne doit sortir. Beaucoup de goéland.e.s avant de saisir le bon au vol : celui-ci me montre son ventre, ses flancs et défauts, et j’aime l’agripper ainsi sur l’image, j’aime que ses plumes sèchent au même vent que les miennes.
La voyageuse n’en est plus une, et pourtant ses histoires deviennent toujours épopées, comme si le voyage ne voulait plus partir d’elle. Comme si la question pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? ne comportait aucune ironie. Comme s’il n’y avait ni noir et blanc, ni couleurs – qu’un monochrome changeant sous le soleil.