Le monde avait grandi dans sa tête.
(Yaşar Kemal, Mèmed le Mince)
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C’est quand j’ouvre l’espace du temps que les nouvelles idées affluent, plus rapides qu’un tricycle électrique ou qu’un cheval de calèche. Quand je prends la rumeur du vent dans les pins pour celle du trafik si loin, à peine visible dans le brouillard. Quand je prends un train de chenilles pour un fil de raccord qui fait la largeur de la rue. Quand je cherche une autre chaine à la télé, une autre chose à boire, une prochaine chose à faire… et que je baisse les pattes, choisissant plutôt de me coucher au milieu de la voie comme ces chats et chiens devant moi.
Ça n’a pas pris grand-chose pour que le monde grandisse dans ma tête. La vie fonctionne par contrastes. Et oublier cela, c’est aussi la faire avancer.