[…] alors peut-être maintenant que les cœurs s’excitent, qu’ils s’ébrouent lentement dans les cages thoraciques, peut-être que leur masse et leur volume augmentent et que leur frappe s’intensifie, deux séquences distinctes dans un même battement, deux coups, toujours les mêmes : la terreur et le désir.
(Maylis de Kerangal, Réparer les vivants)
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Ce qui me fait avancer? Les deux coups de mon cœur, ter-reur dé-sir, comme autant de syllabes démultipliées, de combinaisons de phonèmes aussi proches qu’un pied l’est de l’autre lors de la marche. Si le Bosphore était au beau fixe à l’intérieur de moi, si mon cœur ne s’excitait pas, je resterais ici à finir mon sandwich, sur mon toit préféré auquel l’accès n’est bloqué que symboliquement.
Mais rester a toujours ses limites… physiques. Ou bien ma cage thoracique en a assez du soleil, ou bien mes jambes déterminent l’heure avec exactitude. Comme si mon corps entier savait qu’où j’irais ensuite pour activer mes neurones, la vue serait daha güzel, encore plus belle.