Tout entier gloire
Tout entier vin
Tout entier amour
(Zareh Khrakhouni, « Noël » dans Nuages et sable dans ma paume, trad. Marc Nichanian)
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Le ridicule est parfois nécessaire pour qu’apparaisse la réalité dans toutes ses couleurs. Comme si ça prenait la chute risible (car sans conséquence) d’un chaton ou l’insulte grosse comme Sainte-Sophie pour que je saisisse l’ampleur de l’espace que je trimballe avec moi : oui, tu peux marcher sur mon pied sans problème, pardon de ce que tu empiètes sur moi, il n’y a pas de mal à me faire pleurer –
Aujourd’hui, être tout entière ce que j’aime le plus, ce qui me fait vibrer; être la vibration même au coeur des tulipes, celle qui leur donne la teinte lila ou ruj (ok, kırmızı), être vin et amour puisque c’est souvent la même chose – être / moi aussi / la même chose.