28 avril 2018

On déclare
tu n’es pas comme ce que tu écris

on connaît mal

(Isabelle Gaudet-Labine, Nous rêvions de robots)

 

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On connait toujours mal, peu importe ce qu’on pense (savoir). Oui, il y a toujours quelque chose, la forme ou le gout d’un baklava en particulier, la fraicheur d’un thé que l’on connait mieux que quiconque aux alentours. Mais les mains des cueilleuses, des çaycılar et des cuisinières changent, accomplissent des rotations que le professeur de danse corrige : impossible de savoir ce que donnera ce mouvement une fois en bouche.

Je suis un peu le poème que j’écris, le thé que j’infuse, je suis même un peu ce qu’on me donne, mais je ne peux pas être que ça. Moi aussi je corrige, c’est en fait le contraire : je ne suis qu’eux, parce que comme eux je suis tout(e) mouvement.