tu vas faire du thé
il te traversera
(François Rioux, L’empire familier)
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Ces moments qu’on attend avec délice et qui finalement ne font que nous traverser à la même vitesse qu’une simple raï de métro, je les connais. C’est qu’à la manière de l’espagnol je fonds l’attente dans l’espoir; j’ai cette habitude du suspens qui me rend à la fois émerveillée et insatiable, connectée et profondément ailleurs.
Ce matin les pétales du thé tentent d’adoucir les parois de ma gorge, mais une partie de moi refuse de gouter. J’ai envie de faire du thé, et non seulement de verser de l’eau bouillie sur une pochette de feuilles et d’aromates. J’ai envie de faire du thé, et c’est là le nœud de mon problème.