Rüzgârın penceresini açtım
çay içebiliriz balkonda
(Refik Durbaş, « Çay », dans Sözcükler no 73)
J’ai ouvert la fenêtre du vent
On peut boire un thé sur le balcon
(traduction libre)
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L’inquiétude est un drôle d’objet : on sait qu’elle passera lorsqu’on en aura assez ou lorsqu’en rêve on aura ouvert la fenêtre du vent. En turc il y a un temps pour le futur très incertain et deux autres pour ce qui est plus sûr; je sais parfaitement lequel utiliser pour le souci qui trois fois passera / le dernier y restera.
Ce qu’il en reste, en fait, c’est la poudre au fond du verre à thé : un sentiment de malaise qu’on peut refaire infuser pour créer un nouveau thé… à partager sur un balcon. Parce que le partager c’est mieux, et qu’après on peut toujours le jeter par-dessus bord en riant comme des singes.