j’étais un nombre dans la poitrine de mes semblables
ne pouvant ni reculer
ni sombrer dans ce que nous avions d’intime
(Nicole Brossard, Lumière fragments d’envers)
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J’écrivais en décembre dans mon cahier, avec toute la perspective que les milliers de pieds de hauteur peuvent donner : je n’abandonne pas, et maintenant je peux le dire en turc, comme Tarkan d’ailleurs, vazgeçmem. Je ne peux pas reculer, je ne peux que prendre du recul – et ça, ça se fait de face.
C’est la distance prise qui permet de voir que je suis un nombre, mais cette même distance permet aussi de choisir lequel je suis. Et même si je ne peux pas me voir dans la poitrine de mes semblables – ni même dans leurs vitres, ôtées -, je peux choisir quelle poitrine absorbera un peu du rebond de mon coeur.