On sentait que le fait de passer plusieurs fois exactement par le même lieu crée à son insu un mouvement d’irréversibilité dans l’air, à la façon dont on porte sans arrêt la main dans le sens des cils vibratiles.
(Ryoko Sekiguchi, Héliotropes)
À la manière d’une roue des arômes, je passe plusieurs fois / par le même lieu; ça m’aide à me reconnaitre à l’aveugle. À me donner une forme, aussi : celle d’un courant d’air ou d’un tourbillon dans une piscine près de fendre, la forme de la caresse résignée. Je suis repassée par le malaise, et j’ai aimé m’assoir dans la chute et laisser le pincement envahir ma peau comme si ce n’était pas moi dedans, comme si c’était moi derrière.
Je porte / la main à mes cheveux vibratiles, je tire la langue à ce qui a du sucre (tatlı) ou du gout (tat-lı). C’est ainsi que j’ai appris à avancer, sans arrêt.