20 novembre 2017

Isn’t it true love that gathers folks around the tea tray ?

(Omar Sayed, dans Transes d’Ahmed El Maânouni)

 

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Je cherche l’amour dans chacun des gestes que je pose. L’amour véritable ne passe-t-il pas longiligne à travers nos doigts lorsqu’on les dépose sur un corps de céramique, un corps chaud, un corps crémeux? La cuillère en tintant reproduit un concert pop de cloches du dimanche, une volée de flocons durs et pleins comme des grelots. Le rouge du thé face au blanc de la neige vient réveiller l’imaginaire du houx dans la ouate, des lèvres contre la peau blême.

Je retourne à mon plateau de thé, les mains gorgées d’amour pour les objets, les ciels et les chats.

1er aout 2017

Isn’t it true love that gathers folks around the tea tray?

(Omar Sayed, dans Transes de Ahmed El Maânouni)

 

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J’ai renoué avec l’amour qui se propage dans le partage des plaisirs de la table. On croque à la fois dans le pain maison et les joues de l’autre, on salive ensemble en voyant le plat arriver, on accueille la conversation sur nos langues comme un verre de Cataratto bien frais. Alors que le vin nous fait papillonner, le thé nous permet de nous déposer au fond de nous et de proprement gouter la paix, avec sa texture parfois mince et fuyante, et son équilibre entre douceur et amertume.

N’est-ce pas là tout l’art de la conversation : savoir valser entre ce qui (se) passe à l’intérieur de moi et ce qui se tisse avec les autres, dans l’espace de la table ? Sur ma tasse de Pinglin Bao Zhong, mes doigts réapprennent à danser.