La nuit deviendra bientôt le seul endroit où se tapir.
(Anne-Marie Desmeules, Cette personne très laide qui s’endort dans mes bras)
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Je me suis tapie dans la nuit en une petite boule d’inquiétude hérissée, un petit tas de poils dressés. La noirceur et ses vibrations m’ont malmenée comme un mois de novembre coincé dans la banquise qui rue pour se déprendre, et chaque microréveil n’était qu’une brèche sans incidence sur le cauchemar : je ne contrôle absolument rien.
L’élan de force vient avec la fatigue comme le rai de lumière vient avec la montée; et alors que je trace sa ligne des yeux, ma ride de la lionne s’efface : j’ai mis le nez dans une nouvelle fleur à identifier.