15 septembre 2017

[…] si elle voit, elle sait, chassée par le pouvoir des autres, soupçonnée de pouvoir davantage qu’elle-même, de pouvoir le rebond du monde, de pouvoir le mouvement des astres, le guider, le trembler, de son doigt levé doucement vers le ciel.

(Christine Guinard, dans Exit numéro 86)

 

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Je soupçonne les chat.te.s de pouvoir davantage qu’elleux-mêmes, de voir la beauté des ombres quand moi je tourne mon visage vers le soleil rare, de savoir la grandeur du moment mais d’être limité.e dans son expression – miaou, miaaaou, variation de longueur sur le thème de l’obstination.

Aimer les chat.te.s, c’est partager une entrée moelleuse vers un autre monde, celui où la nuit allume deux astres verts et du rêve; c’est savoir que son pouvoir a beau être condamné à la traversée rapide des espaces, chassé par les autres, il n’en guide pas moins ces mêmes créatures plus grandes que soi… d’un regard levé doucement vers le ciel.

 

2 aout 2017

[…] si elle voit, elle sait, chassée par le pouvoir des autres, soupçonnée de pouvoir davantage qu’elle-même, de pouvoir le rebond du monde, de pouvoir le mouvement des astres, le guider, le trembler, de son doigt levé doucement vers le ciel.

(Christine Guinard, dans Exit numéro 86)

 

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Je sais. Je sais que tout ira comme ça doit aller, ou comme ça ira. Les tautologies, ça me connait – en même temps, il n’y a rien de plus rassurant, donc je choisis d’y rester, les pieds marqués par le soleil et les yeux levés vers l’œuvre coloré des humains.

Je peux. Je peux, aussi, et le rebond du monde, et tout ce que je ne sais pas encore que je peux. Parce que je ne peux pas tout savoir, même si je sais – et c’est justement là que se cache toute la beauté de savoir : je sais, donc au fond je ne sais rien. Je ne sais pas comment les astres bougeront, mais je sais qu’ils le feront avec moi, que nos trajectoires (de mes doigts, de leur chevelure) s’aligneront puis s’entrecroiseront enfin.

6 juillet 2017

[…] si elle voit, elle sait, chassée par le pouvoir des autres, soupçonnée de pouvoir davantage qu’elle-même, de pouvoir le rebond du monde, de pouvoir le mouvement des astres, le guider, le trembler, de son doigt levé doucement vers le ciel.

(Christine Guinard, dans Exit numéro 86)

 

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Je n’ai besoin de rien faire, sauf capter et suivre. Lever doucement vers le ciel un doigt et l’accrocher au fil d’un rayon de soleil. Puis glisser, pincer, faire de la musique avec ce que je trouve… ou plutôt avec ce qui se trouve.

Quand je me surprends à penser que mes élans m’écartèlent dans trop de directions, je me rappelle la forme que je suis en train de prendre : celle d’une étoile. Et alors je me soupçonne de pouvoir davantage que moi-même. Parce que les étoiles touchent tout le monde. Surtout les autres étoiles, avec lesquelles elles tracent des dessins qu’elles ne pourraient voir que si elles étaient loin.