28 janvier 2018

J’aurai soudain un beau milieu
avec moi, dentelle de cahier
un cygne, radicalement
et les yeux comme seul symptôme.

(Clémence Dumas-Côté, L’alphabet du don)

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Mes yeux comme seul symptôme de ma fatigue, de mon amour perdu, de mon sentiment d’être à ma place, dans mes orbites. Mes yeux coulent avec des ratés la nuit, gorgées de Şardone dans le trou du dimanche, rue-rayon de rue perdue autour d’une spirale infi(r)me.

Je suis un cygne, radicalement, parfois je me tiens droite et je laisse mes mèches s’arquer doucement, parfois je porte du coco sur mes lèvres et j’oublie leur pouvoir. Parfois je remue mes ö et mes ü dans mon verre et la vie devient rose clair; alors l’absence devient un message qui me remplit. Et qui te remplit aussi.

12 novembre 2017

J’aurai soudain un beau milieu
avec moi, dentelle de cahier
un cygne, radicalement
et les yeux comme seul symptôme.

(Clémence Dumas-Côté, L’alphabet du don)

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Avoir soudain un beau milieu / avec moi. J’aurais pu choisir ces vers comme titre de l’œuvre résumant ma dernière année, si seulement cette œuvre existait réellement en dentelle de cahier et non seulement à travers mes yeux comme seul symptôme.

Mon milieu, je le remplis d’argent liquide, d’or champagne, de bronze thé de Chine dans un verre turc. Ma peau gagne en transparence, radicalement; pouvez-vous suivre les bulles qui remontent mon œsophage? C’est le ménage qui se fait, le lac qui se brise dans ma bouche : ça doit être moi, ça doit être un cygne.