Et c’est bien là le privilège des artistes : vivre dans la confusion.
(David Foenkinos, Charlotte)
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Il y a trois mois, j’écrivais déjà sur les rayons de soleil qui ont libéré mon coeur ce matin. Jaunes menemen ou sauvignon blanc, rouges türk çayı ou lèvres ouvertes au sommeil. Celles-là, je les avais imaginées autrement, mais elles ont surgi, tatouées sur mon nouveau monde.
Hier j’ai lu l’avenir d’une amie dans son café turc, et elle m’a demandé si je savais ou si j’inventais. J’étais confuse. J’aurais dû répondre que je sentais. Que je créais une réalité pour elle, et qu’elle avait toujours le choix de la matérialiser ou non, de la changer ou non. Qu’il n’y a rien de précis dans ce que je dis, que tout est vrai et non vrai en même temps. Et qu’ainsi sont le vin, les petits déjeuners, les baisers.