Une nature morte vibre entre le cœur et le poignet.
(Denise Desautels, « NUITS »)
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J’ai les bras libres, bras dans lesquels circule un sang couleur sorbier puis ciel d’hiver. J’expire; je me laisse inspirer. Mes veines n’ont plus la consistance des cathéters ni leurs racines : elles se suffisent à elles-mêmes, soutenues par mes propres mains, cernées par un bon bordeaux au lieu d’une poche de transfusion.
Mon trajet de l’an dernier, je le marche en cinq minutes de moins, les poumons heureux de raconter mes projets en ordre de grandeur à une oreille amie, sur le même fuseau horaire. Chacun de mes pas est un petit bond : j’avance d’une heure, puis d’un pays, gauche, droite, vers l’horizon tranquille.