27 octobre 2017

Imam sve što poželim

(Dino Merlin, «Moj je život Švicarska»)

 

J’ai tout ce que je veux

(traduction maison)

 

***

 

Je me lève avec une impression forcée d’abondance, la langue chargée de poussière de thé. Comment cohabiter avec ce vide au creux de mon estomac qui me coupe le souffle? En le remplissant de pain d’épices et de cannelle, oui, mais en sachant aussi que ce n’est pas tant la liqueur en elle-même que la promesse de la liqueur, de sa douceur et de sa chaleur, qui comble l’espace trop long entre mes respirs.

C’est toujours pareil, chaque matin la routine : j’ai tout ce que je veux devant moi, la paix en deux dimensions, et mes mains qui se tiennent juste assez loin.

 

8 aout 2017

Imam sve što poželim

(Dino Merlin, «Moj je život Švicarska»)

 

traduction : J’ai tout ce que je veux

 

***

 

Je rentre aujourd’hui. J’ai le cœur gros, comme souvent, mais gros d’amour et d’expérience. Plein d’espace, aussi, pour autant de moments avec mes cher.ère.s que je rapporte de bouchées de helva, pour autant de moments racontés par elleux que par moi. Mon bagage est plus vide qu’il y a une semaine, j’ai semé sur mon chemin, parce que j’ai déjà tout ce que je veux : du sucre, du sommeil, du soleil, quelques vêtements et devises, une carte poétique tatouée sur moi, des rencontres avec des chats.

Oui, c’est ça : j’ai des rencontres, et c’est tout ce que je veux.

Vidimo se uskoro. Görüşürüz. On se voit bientôt.

18 juillet 2017

Imam sve što poželim

(Dino Merlin, «Moj je život Švicarska»)

 

traduction : J’ai tout ce que je veux

 

***

 

Dans la course folle comme dans l’ennui fou réside le danger de l’ingratitude. Le désir d’être laissé.e tranquille et celui d’être diverti.e sont tous deux des sorties de la vie qui coule, des projections trop lumineuses sur des devantures de centre d’achats.

Mes paroles font elles aussi écran, parfois même délibérément : ce que je dis que je suis (fatiguée, débordée) cache ce que je suis vraiment (en paix, mais stimulée). Marcher d’un bout à l’autre de la ville, c’est aujourd’hui ma façon de retrouver les étincelles qui ont parsemé ma journée comme le fil du tramway, de retrouver ces jonctions entre le corps et l’esprit qui me font dire : Imam sve. J’ai tout.