19 février 2018

[…] migration is the genuine human condition, in this world.

(Dževad Karahasan)

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L’épuisement s’est tapi dans un coin de ma chambre, de mes chambres, même celles de mon coeur : il lève parfois les yeux de son travail et me lance un regard mosaïque au soleil, une couverture sous laquelle allonger tout mon soul, un baiser qui fera dormir la belle au bois.

Pendant qu’une femme se fait frapper par une voiture, moi j’ai toute la journée pour tenir debout, et je remercie cet amour qui s’intercale avec la fatigue – deux corps inhabitués, crème et gâteau du tiramisu turc. Tu ne sais plus si tu vas quelque part, je rentre par à-coups, et une femme aurait préféré ne pas s’étendre aujourd’hui. La vie migre nos plans, tous en même temps.

26 aout 2017

[…] migration is the genuine human condition, in this world.

(Dževad Karahasan)

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Bouger quand mes jambes en ressentent le besoin, quand mon cœur appelle – d’un appel à la prière de 13 h qui fait ouvrir les yeux doucement dans le sommeil, dans le sourire. Me déposer quand il le faut, confinée dans un avion ou étendue sur le lit pendant quatorze heures. En marche, assise ou couchée, je suis avant tout ici pour écouter ces pensées qui me traversent, de bas en haut ou de haut en bas sur l’échelle du corps.

Dans le luxe des vacances, loin de la rentrée, alors même que la première marche de mon échelle s’est estompée dans les nuages, je prends conscience de ce que je suis venue faire : trouver ma liberté pour voir si j’y suis.