Tu seras alors sur la scène de ta propre vie, tu verras les visages que tu as prêtés à l’amour
(Hélène Dorion)
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Depuis que j’ai ralenti, les rideaux de la scène de ma propre vie se sont ouverts. Je suis encore aveuglée par les projecteurs et j’ai chaud, mais j’ai confiance que je vais réapprendre à danser en fixant le devant du balcon, comme si je dansais pour… personne. Pour l’instant je cherche encore des visages à travers la foule, inconsciente de mon corps et de ce qu’il projette quand je me penche pour scruter, oublieuse de ma tâche : faire ce que j’ai à faire, simplement.
Pour l’instant je savoure les visages que j’ai prêtés à l’amour, mais eux se dérobent, se voilent d’une main. L’important, ce n’est pas tant leurs traits que l’atmosphère qui se dégage d’eux… jusqu’à créer la plus belle des vues, derrière.