5 novembre 2017

Un nombril circulaire nous donne à voir cette terre qui tourne et que l’on porte entre le sexe et le cœur.

(Mimi Haddam, Petite brindille de catastrophes)

 

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Mon nombril s’est dilaté pendant la fin de semaine. Mes lèvres ont pris la teinte des roses; mes joues, celles du Guei Fei. Mon corps est redevenu ce récipient à thé qui voit clair par-delà la brume des estampes.

[…]

À égale distance du sexe et du cœur ne se situe pas mon nombril, mais mon tan tien. Cette terre qui tourne et qui me tient dans l’étourdissement n’est ni une tasse de thé sur un tissu tendu, ni un verre de Chablis remué, d’ailleurs; c’est un rocher aux aspérités comme des jointures, doux et articulé. Je porte au centre de moi ma propre montagne.