9 mai 2018

Malgré la danse magnifique des palmiers
il existe le miracle d’être seule.

(Natalia Toledo, Le dos du crabe, dans Exit no 88, trad. Ana Cristina Zúñiga)

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Le miracle d’être seule est, avec son hyperonyme le miracle d’être en vie, l’unique miracle qui se répète constamment. Mais on a besoin de trouver un palmier avec qui danser, rétorquerez-vous. Oui, nos feuilles apprécient la brise qui fait (ef)fleurer d’autres feuilles, nos langues aiment éprouver le gout d’autres thés – nous sommes humain.e.s : animaux, minéraux, et un peu végétaux. Nous avons besoin de soleil pour refléter tout le rouge qui nous habite.

If you are drinking tea, just drink your tea, a dit Thich Nhat Hanh. Et si tu n’as pas de verre auquel boire, just make your tea. Alors un des bouillons éclatera tandis que tu attends l’eau, et ça résonnera aussi fort en toi qu’un miroir qui se brise sur le trottoir. Après tout, même le bris d’un miroir est un miracle s’il s’est produit tout seul.