20 avril 2018

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

(Raphaëlle Giordano)

 

***

 

Chaque vie renferme ses propres stress; chacune a ses poings plus ou moins serrés, plus ou moins remplis de lignes tracées par nous mais sans nous. Les mains de tou.te.s ici vont d’un verre de thé à la barre dans l’otobüs sans passer par les mêmes chemins : ici par les cheveux ou le klavye, là par le moulinet ou les moules farcies, là encore par la cigarette et la fourrure du chat.

Il y a une mémoire ancestrale du toucher qui me pousse à poser la main ici ou là (ou là-bas, plutôt). Pourquoi son cou plutôt qu’un autre? Si c’est écrit dans les lignes de ma paume, alors que j’en comprenne la nécessité de l’abandon… autant que celle de la construction.

10 octobre 2017

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

(Raphaëlle Giordano)

 

***

 

Voilà plus d’un an que j’ai entamé ma troisième ou quatrième vie, ça dépend comment on compte, et j’apprivoise peu à peu la force et l’ampleur des vagues qui me transportent, m’écrasent, me plient en deux, m’élèvent. Je me sens immense, et j’arrive à le vouloir, comme si mes cellules, ma fourrure de chat comprenaient enfin que j’étais et toute petite et si grande.

La plante de mes pieds commence à épouser le sol sans douleur, à caresser les dalles de leur rondeur à leur tranchant. Cette nouvelle vie sera mouvance, avec une ancre qui clapote, légère au milieu du mouvement.