21 octobre 2017

– You’re just a woman. What can you do?
– I can do everything.

(Basanti répond à une amie dans A River Called Titas de Ritwik Ghatak)

 

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Je peux toujours tout faire lorsqu’un homme prend ma main pour me tirer hors de mes plans, qu’il écrase un peu mes doigts dans la porte d’un pays mais que ça ne saigne pas, je suis trop solide dans mon corps de chambranle. Je choisis de continuer à collectionner les motifs, fleurs coupées au soleil et verres à thé au coucher, à récupérer le monoï qu’on avait mis sur ma peau, à la petite cuillère – kaşık, kašika.

Je suis juste une femme, oui, je suis juste humaine, je trouve toujours les bons mots après coup, trop tard, au fond du pot de miel.

 

2 juillet 2017

– You’re just a woman. What can you do ?

– I can do everything.

(Basanti répond à une amie dans A River Called Titas, Ritwik Ghatak)

 

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Mon cœur est réparé, bien qu’il restera toujours un muscle délicat. Quand il se permet d’être aussi ouvert et fragile qu’une nuit de sommeil en plein été, il accomplit un travail qui pourrait demeurer invisible si je n’y étais pas attentive : un travail de réparation de ses propres fibres, certes, mais aussi des liens entre les autres et moi, entre le vivant et les objets. Oui, on peut dire que la vie est étrange – čudan -, mais elle est surtout un miracle – čudo.

Et j’y participe de toute ma vulnérabilité. Parce que tout ce qui est beau, je peux le porter.