9 février 2018

Il ne s’agit pas de parler
ni non plus de se taire
il s’agit d’ouvrir quelque chose
entre la parole et le silence.

(Roberto Juarroz, cité par P. Lambda, Ailleurs si j’y vole)

 

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Depuis deux jours mon sens du sucré ne veut plus coopérer. Pourtant il me semble dire tout ce que j’ai à dire et gouter tout ce que j’ai envie de gouter, d’embrasser même. Désormais je sais que la douceur de la vie n’est pas sucre, mais bien umami, que je détecte toujours et qui me donne de l’allant autant pour danser le bhangra que pour courir après l’otobüs.

Mon Kamairicha ouvre quelque chose ce matin entre la parole et le silence : une vague de saveur qui me saisit encore et encore, et l’envie qu’elle reste loin du poème, dans l’espace vague d’un long trajet en métro.

24 janvier 2018

Il ne s’agit pas de parler
ni non plus de se taire
il s’agit d’ouvrir quelque chose
entre la parole et le silence.

(Roberto Juarroz, cité par P. Lambda, Ailleurs si j’y vole)

 

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Ailleurs si j’y vole : j’y ai volé, me voici, dans cet ailleurs qui a pourtant la même réalité que les autres, les bagages difficiles à manipuler sur les trottoirs dentelés, le fond du sac mouillé comme par magie, la grip de la coloc et la faim qui donne envie de sortir mais mes cheveux sont trempés et je ne sais pas où est le séchoir.

Je ne connais qu’une seule solution aux problèmes de réalité : y aménager un coin repos, un coin à soi, un coin repos de soi, comme si de camper sous un drap contour m’extrayait d’un autre contour, celui des klaxons et leur hoş geldin empressé. J’ouvre une valiz, une théière, et entrent la parole et le silence.