20 octobre 2017

je prête serment                    moi aussi je dois être unique

(Roxane Nadeau, « Les garçons au vent », Françoise Stéréo)

 

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Après le refuge de l’anonymat et la liberté d’être seulement ce que je parais être, je me suis replongée nez premier (celui de mon avion de papier) dans l’évidence de mon unicité et son acceptation comme allant de soi, même si elle n’est pas lisse sous la paume des autres.

La vie est un balant : du soleil à l’ombre, de la peur à la confiance il y a un mouvement continu dans lequel je suis toujours le même bout de corde qui pend, mais décalé. Je prête serment et j’ouvre la cage thoracique pour montrer ce bouquet que j’ai à la place du cœur; parfois c’est une tige qui pointe, parfois c’est une fleur.

13 octobre 2017

je prête serment                    moi aussi je dois être unique

(Roxane Nadeau, « Les garçons au vent », Françoise Stéréo)

 

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Je me réveille avant le soleil avec cette envie de faire. J’ai envoyé par avion de papier hier tout ce que j’étais, puis j’ai dormi seule avec mes rêves, à la fois unique et entourée de flannelette et de catalogne. Je prête serment : je suivrai, je suis cette personne que je veux être, un chaton recouvert de popourloutte léopard, un chaton qui caresse les oiseaux.

Le mouvement construit et efface la peine, un demi-pas antérieur, un demi-pas postérieur. Moi aussi je dois être entre mes deux jambes, suspendue.

14 aout 2017

je prête serment                    moi aussi je dois être unique

(Roxane Nadeau, « Les garçons au vent », Françoise Stéréo)

 

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Chaque matin, au réveil, prêter serment. Face à l’immensité de la journée et du moi qui se trouve dedans (ou l’inverse?), je pose les deux mains en coupe sur les quelques points dont j’ai l’illusion de contrôler le rétablissement. Le temps au bout de mes doigts guérit ce qui est unique en moi, ce qui ne porte pas de nom mais simplement une couleur (rose) et une forme (rose, aussi).

Il n’y a rien que je doive faire sinon m’engager, engager mes mains dans un aller-retour de mon ventre à l’autre. Montrer mes couleurs et mes chiffres quand c’est mon tour. Et jouer, toujours jouer… même à prêter serment.