2 décembre 2017

We live in a society which sees high self-esteem as a proof of well-being, but we do not want to be intimate with this admirable and desirable person.

(Sara Maitland)

 

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Je me réveille dans un tişört sur lequel il est écrit : Who’s next? La seule réponse qui monte est : les mêmes personnes qu’hier. Celle qui apprend tout en turc et celle qui lui apprend. Celles qui cousent leurs propres voyages comme des courtepointes et dont les fils touchent aux miens, souvent. Ces personnes, je les estime autant que des vues sur le Bosphore le soir, que des vapurlar qui naviguent hors de l’espace-temps, que des verres à thé entrechoqués de rires –

Je respire ces deux mots si près l’un de l’autre, chat et oiseau : intime, estime. Et je retourne au lit. İstanbul m’attend.

14 octobre 2017

We live in a society which sees high self-esteem as a proof of well-being, but we do not want to be intimate with this admirable and desirable person.

(Sara Maitland)

 

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Je veux l’estime de soi des arbres, des chats. Je veux me poser en hauteur et me regarder aller avec la douceur de la poitrine de l’oiseau. Je veux jouer avec mes couleurs, tremper mes pinceaux dans mes propres paillettes et les étaler plus loin sur ma peau, de ce côté-ci de l’océan, et non sur celle qui se refroidit, là-bas.

L’automne referme son gris sur moi, mais je reste debout, orange, dorée, pleine. Je brillerai dans le rayon de ma maison au lieu de celui d’une ville, c’est tout. Et si je bois mon aohôji, c’est à ma santé, et non à son honneur. Longue vie à moi.

15 juillet 2017

We live in a society which sees high self-esteem as a proof of well-being, but we do not want to be intimate with this admirable and desirable person.

(Sara Maitland)

 

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Le voyage – ou devrais-je plutôt dire le déplacement – est un acte intime. Ouvert sur l’extérieur, oui; mais tout cet extérieur passe par un seul filtre, le mien. Les pensées sont autant en mouvement que les jambes; le temps pour lire n’existe plus sauf pour déchiffrer l’espace, pour déchiffrer ma place.

Entre les cris qui font corde à linge d’une fenêtre à l’autre, entre les chats aux aguets et la corneille tranquille, parmi la cacophonie relationnelle, il y a une paix tangible, celle du matin découvert à l’intérieur de moi comme un cerne de café dans ma tasse de thé.

La vie est un jeu qui se joue à un.e, parfois.