n’attends pas
de miracle
construis
ton cahier
(Simon Poirier, Particules mélancoliques)
***
Il n’y aura pas de miracle qui me fasse retomber sur mes pattes, sur la bonne carte du monde, autre que le thé, le champagne, les sourires en bulles qui sortent du toit ouvrant. Mon cahier s’écrit au fil des couleurs de l’automne que je retrouve, des mots que je prononce et capte à la même vitesse que ma pensée, à 100 % des kilomètres-heure.
Aujourd’hui je me lève avec l’envie de remplacer mes stylos séchés par des crayons d’une nouvelle teinte, puis de tracer des ponts par-dessus la Bulgarie, de tremper quelques pointes rêches dans une mer après l’autre – Adriatique, Égée, Marmara -, de dessiner des cœurs-bleus là où il y a eu l’amour. Bleus, comme l’eau qui circule dedans, comme l’air qui m’a porté ici, qui me construit.