24 décembre 2017

Ce monde est fait de destinées portant le masque de coïncidences.

(Tadashi Agi, Les Gouttes de Dieu)

 

***

 

Je suis heureuse d’être partout. Heureuse de mon privilège de pouvoir être ailleurs si je veux, mais aussi de revenir ici pour voir si j’y suis (aussi). Heureuse d’être à la fois pleinement ici et d’avoir encore le cœur en Turquie, heureuse d’étaler une couche de neige dessus pour le ramener à sa température naturelle.

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve, je ne sais pas à quel point mes mains ont de la prise sur les décorations de mon arbre… et si elles tombent, se briseront-elles? Je ne sais pas mais je suis en paix, parce que je sais que la lumière vient et qu’elle se reflète toujours quelque part : sur la neige, dans les boules de Noël, dans nos yeux humides.

13 septembre 2017

Ce monde est fait de destinées portant le masque de coïncidences.

(Tadashi Agi, Les Gouttes de Dieu)

 

***

 

Je ne sais pas si je crois aux destinées. Au tracé de nos moindres pas que l’on puisse lire d’une étoile à l’autre, non, je n’y crois pas; mais je crois aux tendances générales, à la perspective que donne l’observation du ciel. Mes prévisions restent aussi imprécises qu’une application météo, mais même en ignorant leur timing, je peux connaitre deux grandes certitudes : le vent souffle, et des piliers apparaissent sur mon chemin. Même lorsque je marche aveugle dans une citerne souterraine, je pose les doigts sur quelque chose de droit, de solide, et d’humide quand même.

Alors une rafale chasse les nuages dans ma tête, et je me rappelle que j’ai toujours su qu’il serait là, coïncident.

 

10 aout 2017

Ce monde est fait de destinées portant le masque de coïncidences.

(Tadashi Agi, Les Gouttes de Dieu)

 

***

 

Souvent les formes ne s’ajustent pas parfaitement les unes aux autres, et le carré du pişmaniye placé au-dessus de la tasse ronde laisse voir le thé que celle-ci contient. Pendant quelques secondes c’est l’imperfection de la chose qui me saisit; heureusement, je me rends vite compte du plaisir que le vert apporte à mes yeux, mais aussi au gâteau.

Nos regards ont coïncidé devant, avec la pleine lune, oui. Il y a aussi eu des moments masqués, quand nos yeux sortaient des cadres pour dormir plus longtemps. Si on croit en la destinée, toutefois, il faut croire en toutes les formes géométriques. Et laisser le thé fondre le sucre sur sa langue.